Raymonde, une Ivryenne dans la Résistance

Raymonde, une Ivryenne dans la Résistance

Durant la Seconde Guerre mondiale, dans l'Europe entière, des femmes et des hommes décident de s'opposer à la domination de l'Allemagne nazie et de ses alliés. Souvent minoritaires dans les sociétés dans lesquelles ils évoluent, parfois en marge, certains ont payé cet engagement au prix de leur vie.

À Ivry-sur-Seine, ville de forte implantation communiste depuis les années 1920, le Parti communiste clandestin prend une part importante dans la Résistance. Il peut s'appuyer sur son expérience de la clandestinité ainsi que sur un dense réseau militant établi dans la décennie 1930. Cependant, dès l'automne 1940, il se heurte à une intense répression menée par le régime de Vichy (dirigé par le maréchal Pétain) en collaboration étroite avec les services de sécurité allemands.

La trajectoire de Raymonde*, résistante communiste ivryenne, raconte à sa manière cette histoire aux multiples enjeux. Elle prend racine dans le militantisme ivryen des années du Front populaire puis se confronte au contexte de la Seconde Guerre mondiale, de la Résistance et de sa répression. Reconstituée notamment à partir des collections des Archives municipales d'Ivry-sur-Seine et du fonds d'archives de la section spéciale auprès de la cour d'appel de Paris (Archives nationales, fonds Z/4), l'histoire de Raymonde comporte quelques imprécisions difficiles à éclaircir aujourd’hui. 

*En respect du code du patrimoine, le nom de famille de Raymonde ne peut être divulgué. 

 

 

Une jeunesse ivryenne

 

Raymonde naît en 1920. Elle vit avec son frère André, né en 1924, et ses parents Auguste et Aimée. La famille habite un appartement au 3e étage d'un immeuble situé 34 rue Mirabeau à Ivry-sur-Seine.

Après avoir terminé une formation de sténo-dactylo en 1935 et occupé de petits emplois dans des maisons de commerce, Raymonde décide finalement d'aider son père vendeur de biscuits sur le marché d'Ivry.

Depuis son enfance, elle évolue dans un environnement politique marqué du sceau du communisme. En effet, son père, militant socialiste à partir des années 1910, a rejoint le Parti communiste français dès sa création en 1920.

À l'âge de 16 ans, elle décide à son tour de franchir le pas du militantisme politique en rejoignant les rangs de l'Union des Jeunes filles de France.

 

Légende illustration : Plan d'Ivry-sur-Seine, années 1930. © Collection Archives municipales d'Ivry-sur-Seine.

 

 

L'Union des Jeunes filles de France

 

Créée en décembre 1936, l'Union des Jeunes filles de France (UJFF) regroupe des jeunes femmes désireuses de s'engager en faveur du communisme. Organisation indépendante du Parti communiste français (PCF), elle fonctionne tout de même en liaison étroite avec celui-ci.

Au sein de ce mouvement de jeunesse, Raymonde participe à des réunions politiques, à des actions de propagande ou de solidarité ainsi qu'à des activités culturelles et de loisirs. Dans ce cadre, elle expérimente la vie militante et côtoie de nombreuses jeunes femmes originaires de la région parisienne.

Le 26 septembre 1939, l'interdiction du PCF* et de toutes les organisations qui y sont liées conduit à la dissolution de l'UJFF qui, pourtant, continue de mobiliser une partie de ses adhérentes. 

 

Raymonde témoigne :

En septembre 1939, le gouvernement a dissous notre organisation mais Danielle Casanova [présidente de l'UJFF] convoquait toutes les jeunes filles dans une réunion au parc de la mairie de Montreuil en nous demandant de continuer notre activité. Nombreuses furent les jeunes filles d'Ivry-Vitry à répondre à cet appel.

 

 *la signature du Pacte germano-soviétique le 23 août 1939 et la montée de l'anticommunisme en France incitent le gouvernement français à interdire toutes les organisations liées au PCF. 

 

 

 

L'entrée en résistance

 

 

À partir de septembre 1939, la poursuite de l'activité de l'UJFF malgré sa dissolution marque l'entrée de Raymonde et de certaines de ses camarades dans l'univers de l'illégalité. L'occupation du pays par les troupes allemandes dès juin 1940 rend le danger plus sensible encore.

Durant l'été 1940 à Ivry, ces jeunes femmes diffusent des supports de propagande et organisent des réunions clandestines notamment chez les familles Rostaing* et Doiret**. Raymonde et son amie Ginette Matéos sont également chargées par Madeleine Vincent, responsable de l'UJFF-région Paris-Sud, de prendre contact avec les jeunes ivryens et vitriots de retour de l'exode qui accepteraient de mener des actions illégales.

 

Raymonde témoigne de ses débuts dans la Résistance :

Au début, notre travail consistait en distribution de tracts, collage de papillons presque sous l'œil des Allemands. Nous faisions des inscriptions au minium sur la chaussée et les murs. Le 14 juillet 1940, décision est prise de pavoiser rue du Parc (Gabriel Péri), un jeune, Marcel, grimpe sur un poteau télégraphique, nous faisons le guet, deux hommes en imperméable ressemblant à des policiers s'arrêtent jusqu'à l'endroit, ils bavardent un moment et partent, nous faisons signe à Marcel de descendre, mais il ne pouvait plus, la peur et les crampes l'avaient paralysé. 

 

*Georgette Rostaing, membre de l'UJFF et résistante, meurt en déportation le 15 mai 1943. Son frère, Pierre, membre des Jeunesses communistes et résistant, meurt en déportation le 14 avril 1945.

**Madeleine Doiret, membre de l'UJFF et résistante, survit à sa déportation. Son frère Roger, résistant, meurt en déportation le 3 mai 1945. 

 

 

Au coeur de l'action clandestine

 

Quelques mois après le début de l'Occupation, Raymonde est contactée par Jean Compagnon* pour l'aider dans ses tâches clandestines. Chargé du tirage de l'Avant-Garde, le journal des Jeunesses Communistes (JC), celui-ci intègre la direction nationale des JC en avril 1941. Sous sa direction, Raymonde participe notamment à la reproduction de supports de propagande dans des planques installées à Ivry et Vitry.

Pour des raisons de sécurité, elle se coupe de nombreuses camarades de l'UJFF et ne sort plus avec ses amis. En effet, le régime de Vichy accentue la répression anticommuniste à partir de l'automne 1940, obligeant les résistants à se montrer de plus en plus discrets et méfiants. 

Au printemps 1942 (date probable), un membre des Francs-tireurs et partisans, organe de lutte armée du Parti communiste français, propose à Raymonde d'intégrer l'organisation. À la même époque, elle envisage de ne plus habiter chez ses parents et commence à déménager ses affaires à l'insu de sa famille.    

 

*arrêté le 18 juin 1942, il est fusillé par les Allemands le 11 août 1942 au fort du Mont-Valérien.

 

 

 

Communication codée

Auguste, le père de Raymonde, est arrêté par la police française le 5 octobre 1940 en même temps que de nombreux élus et militants communistes. Il est interné jusqu'à la fin de la guerre dans les camps d'internement d'Aincourt, de Voves puis de Pithiviers. Pour autant, Auguste semble œuvrer clandestinement pour le Parti communiste malgré l'enfermement. Il récolte des renseignements sur des militants et communique avec l'extérieur du camp par l'intermédiaire de sa fille.

Jusqu'en mai 1942, Raymonde et son père échangent des courriers qui pourraient comporter un langage à double sens, utilisant le vocabulaire lié au commerce familial de biscuits pour dissimuler des informations relatives à la Résistance. Ces courriers laissent penser que Raymonde informe régulièrement son père sur son activité et effectue des commissions pour lui (transmission d'information et renseignement). 

Mais, les documents d'archives encore disponibles livrent des informations trop incomplètes pour saisir le sens précis de ces messages. En revanche, ils laissent apparaître la capacité de l'organisation clandestine communiste à s'adapter à la répression du régime de Vichy. 

 

 

Dans les griffes de Vichy

 

Le 2 juin 1942, le destin de Raymonde est sur le point de basculer. Après avoir été informés de manière « confidentielle » que Raymonde « se livrait encore à la propagande communiste clandestine », Robert Cousin, commissaire d'Ivry, et deux inspecteurs procèdent à une perquisition à son domicile, 34 rue Mirabeau. Ces trois policiers font partie de l'unité spéciale « de répression des menées communistes » du commissariat d'Ivry constituée probablement durant l'été 1941*. 

Raymonde, son frère (André) et sa mère sont présents. Les policiers saisissent et placent sous scellés des documents qui prouvent selon eux l'activité clandestine de Raymonde et ses liens persistants avec l'UJFF : brochures, magazines, lettres, blocs de sténographies, tracts ainsi qu'une cravate rouge « portant l'insigne de la faucille et du marteau ».

À l'issue de la perquisition, Raymonde et André sont arrêtés puis interrogés au commissariat d'Ivry. Tandis qu'André est relâché, Raymonde est transférée au dépôt de la préfecture de police de Paris et son dossier transmis à la justice. Les policiers considèrent qu'ils possèdent suffisamment d'éléments pour que Raymonde soit inculpée d'infraction au décret du 26 septembre 1939 (dissolution du PCF et des organisations qui y sont liées).

 

*au printemps 1941, la préfecture de police de Paris enjoint les commissariats du département de la Seine à mettre en place ce type d'unité.

 

 

Le tribunal de première instance de la Seine

 

 

La procédure judiciaire contre Raymonde est instruite par le juge d'instruction du tribunal de première instance de la Seine (Palais de justice de Paris). Le 4 juin 1942, celui-ci ordonne que Raymonde soit détenue à la prison de la Roquette (Paris XIe).

Durant l'été 1942, il réunit les éléments qu'il juge nécessaires pour éclairer son jugement sur l'affaire. Il sollicite la direction de la police judiciaire et la direction des renseignements généraux de la préfecture de police qui lui fournissent des fiches de renseignement sur l'inculpée. Il vérifie ses antécédents judiciaires (elle n'en a pas) et procède à son interrogatoire. Raymonde réfute toute action de propagande et semble parvenir à cacher à la justice son travail avec Jean Compagnon et ses contacts avec les FTP (Francs-tireurs et partisans).  

Le procès a lieu le 21 juillet 1942. À partir des résultats de l'enquête, le juge d'instruction décide de suivre les réquisitions du procureur de l’État français en déclarant Raymonde coupable de propagande communiste. Il ordonne alors son renvoi devant la juridiction compétente, la section spéciale de la cour d'appel de Paris.

 

Légende photographie de fonds : Palais de justice de Paris, façade rue de Harlay, 2007. © Benh LIEU SONG / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0).

 

 

 

 

 

La section spéciale

 

Les sections spéciales sont des tribunaux d'exception créés par le régime de Vichy le 22 août 1941 pour juger spécifiquement les résistants communistes et anarchistes (la loi est antidatée du 14 août 1941). En effet, les autorités allemandes exigent que l'État français durcisse la répression anticommuniste après l'exécution de l’aspirant de marine Alfons Moser par Pierre Georges à la station de métro Barbès-Rochechouart (21 août 1941). Cette attaque constitue le premier acte d'une série d'attentats perpétrés contre des soldats allemands en France par des résistants communistes.

Fonctionnant jusqu'à l'été 1944, les sections spéciales s'affranchissent de principes fondamentaux du droit. Les durées d'instruction des affaires sont très courtes et les accusés ne peuvent pas faire appel.

Le 5 août 1942, Raymonde est condamnée par la section spéciale auprès de la cour d'appel de Paris à 2 ans d'emprisonnement et 1200 francs d'amende pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Dès lors, son combat contre le régime de Vichy et l'Allemagne nazie change radicalement de forme.

 

Des prisons de France aux camps de concentration nazis

 

Le sort de Raymonde dans les systèmes répressifs français et allemands est similaire à celui de milliers de résistantes durant la Seconde Guerre mondiale.

Le 4 juin 1942, Raymonde est incarcérée à la prison de la Roquette à Paris (XIe arrondissement) puis à la prison de Fresnes (actuel Val-de-Marne) à partir de juillet 1942. Deux mois plus tard, elle est transférée dans la plus grande prison pour femmes de France, la maison centrale de Rennes (Ille-et-Vilaine). Elle y retrouve de nombreuses prisonnières politiques (dont plusieurs Ivryennes) qui organisent entre elles des actions de solidarité et d'entraide. En revanche, pour nombre de ces résistantes, la cohabitation avec les détenues de droit commun est mal vécue. 

Le 1er mai 1944, le destin de Raymonde bascule de nouveau. Les prisonniers politiques de la prison de Rennes sont livrés par les autorités françaises à l'armée allemande qui les transporte au camp d'internement de Romainville (actuelle Seine-Saint-Denis). Le 13 mai, Raymonde est déportée en Allemagne avec 566 autres femmes, surtout des résistantes françaises. Entassées dans des wagons à bestiaux, elles arrivent au camp de concentration de Ravensbrück (région de Berlin) après cinq jours de voyage en train.

Dès lors, elles sont soumises au travail forcé, subissent la violence des gardiens SS du camp et vivent dans une grande précarité sanitaire et alimentaire. 

 

 

 

 

 

De l'enfer concentrationnaire à la libération

 

Comme de nombreuses autres internées, Raymonde est déportée dans un camp kommando* quelques semaines après son arrivée au camp de concentration de Ravensbrück. Exploitées aux bénéfices de l'industrie militaire allemande, ces femmes sont soumises à des conditions de vie et de travail extrêmes. Certaines meurent d'épuisement.

Devant l'avancée des troupes alliées, les SS évacuent vers l'intérieur de l'Allemagne les prisonniers de nombreux camps de concentration à partir de l'hiver 1944-1945. Sous la surveillance de leurs gardiens, Raymonde et ses camarades du kommando d'Hanovre marchent durant trois jours et trois nuits jusqu'au camp de concentration de Bergen-Belsen, situé 55 km plus au nord. Au cours de cette « marche de la mort », ceux qui n'arrivent pas à suivre sont exécutés sommairement.

À Bergen-Belsen, les dernières semaines d'internement de Raymonde se déroulent dans un terrible contexte sanitaire, alimentaire et humain. Elle côtoie quotidiennement la faim, les maladies, la violence des SS et la mort de très nombreux prisonniers exténués.  

Enfin, le 15 avril 1945, des unités de l'armée anglaise libèrent le camp où sévit une grave épidémie de typhus. Considérée comme suffisamment valide pour supporter le voyage de retour, Raymonde est rapatriée en France durant le mois de mai 1945. Le 24 mai, elle arrive à Paris et séjourne à l’hôtel Lutetia qui sert alors de centre d'accueil des déportés, après avoir été le quartier général de l'Abwehr** durant l'Occupation.

Elle y retrouve sa famille venue la chercher et retourne vivre à Ivry. 

  

* les kommandos sont des camps de travail dépendant des camps de concentration. Les prisonniers de l'Allemagne nazie y sont exploités en masse dans des conditions assimilables à de l'esclavage. 

**service de renseignement de l'armée allemande.

 

 

Une résistante dans la France occupée

 

Avant le mois de mai 1944, l'histoire de Raymonde prend les allures d'une simple affaire de sécurité intérieure relevant exclusivement de l'État français. En effet, elle est arrêtée par les policiers du commissariat d'Ivry-sur-Seine, condamnée par la justice française puis incarcérée dans les prisons du régime de Vichy. Raymonde a pourtant combattu l'Allemagne nazie en même temps que le régime du maréchal Pétain.

Mais dans les faits, son parcours constitue un exemple en partie représentatif de ce que furent les collaborations policière et judiciaire au temps de l'Occupation. Mises en œuvre par l'État français en liaison étroite avec les autorités allemandes, elles ont servi les objectifs politiques du régime de Vichy autant que les intérêts sécuritaires et militaires de l'occupant.

L'histoire de Raymonde est aussi l'histoire d’un engagement individuel, celui d'une jeune femme entrée en résistance dès 1940 et qui s'investit de plus en plus dangereusement pour une cause qui lui semble mériter les risques encourus. C'est également une histoire collective, celle des femmes et des hommes de la résistance communiste en particulier et de la Résistance française* en général.

Leur engagement a permis de faire exister en France, au cœur d'une période sombre de son histoire, d'autres voix que celle du régime de Vichy et de la collaboration avec l'Allemagne nazie. Beaucoup l'ont payé au prix fort. Mais leur combat a permis à la Résistance intérieure française, sous l’autorité du général de Gaulle, de participer aux cotés des armées alliées à la lutte pour la libération de l'Europe. Il contribua aussi à donner une place à la France à la table des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, les valeurs de la Résistance ont également joué un rôle important dans la reconstruction du pays après le traumatisme militaire, social, politique et moral que constituent pour la société française la défaite de 1940 et l'occupation de la France par l'armée allemande.

Le parcours de Raymonde raconte finalement bien plus que son histoire personnelle.

 

*La Résistance française désigne l'ensemble des forces, mouvements et réseaux français qui menèrent la lutte contre le régime de Vichy et l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. 

 

Légende photographie de fonds : Mémorial de la France combattante, Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine). © CC BY-SA (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)

 

Pour aller plus loin

 

Bibliographie sommaire :

-François Broche, Dictionnaire de la Collaboration, collaborations, compromissions, contradictions, Belin, 2014.  

-François Marcot (dir.),  Bruno Leroux (collab.), Christine Levisse-Touzé (collab.), Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.

-Sébastien Albertelli, Julien Blanc, Laurent Douzou, La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance,  Seuil, 2019.

-Jean-Marc Berlière, Polices des temps noirs, France 1939-1945, Perrin, 2018.

-Robert O.Paxton, La France de Vichy, 1940-1944, Seuil, 1999.    

-Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance, 1940-1945, Perrin, 2013.

-Emmanuel Bellanger, Ivry, banlieue rouge. Capitale du communisme français, XXe siècle, Créaphis, 2017. 

                     

Sitographie :

Mémorial de la Shoah

United States Holocaust Memorial Museum 

Le Maitron

Le Mont-Valérien

  

Exposition réalisée par le service Archives-Patrimoine de la mairie d'Ivry-sur-Seine, Direction de la communication.  

Le service Archives-Patrimoine remercie le département de la Justice et de l'Intérieur des Archives nationales pour la mise à disposition du fonds de la section spéciale auprès de la cour d'appel de Paris (fonds Z/4).

Partager sur